Vaincre l’obésité morbide est un défi titanesque, une longue bataille menée à coups de volonté, de discipline et de patience. C’est une guerre où perdre, c’est gagner. Perdre ses mauvaises habitudes, ses doutes et surtout perdre ces kilos qui défigurent le corps et pèsent d’un fardeau autrement plus lourd que la masse de graisse, sur l’existence d’une personne. Telle est l’histoire de Jason Picard, jeune homme de 25 ans pesant 241 kilos, à l’époque, qui a réussi à terrasser, au terme en un combat douteux à première vue, le géant nommé obésité. Cette guerre qu’on pourrait croire perdue d’avance, prouve bien par son heureux dénouement que la science médicale et la volonté de l’homme peuvent venir à bout des plus insurmontables des défis.
Il avait trop à perdre !
Il aura fallu de 3 longues années d’une volonté de fer et d’une opération de sleeve gastrectomie (l’ablation de 2/3 de l’estomac) pour venir à bout de l’obésité morbide. Cette maladie – car il s’agit bien d’une maladie et tant pis pour les idées reçues ! – se doit à des causes complexes et multifactorielles. Comme lors des plus grands combats, Jason Picard s’est fixé un objectif ambitieux de perdre au moins 100 kilos, voire plus. Quand on a tant à perdre, autant voir les choses en grand !
Soutenu par sa famille et par une fine équipe de spécialistes et médecins multidisciplinaires dont un chirurgien viscéral, une diététicienne, un endocrinologue, un coach sportif, un psychiatre pour ne citer que ceux-là, la longue marche la normalité de Jason Picard avait commencé bien avant son opération. Il devait radicalement changer sa vie en perdant ses mauvais réflexes, faire de la marche, faire de l’exercice, se préparer mentalement à appréhender un avenir incertain, se mettre à l’écoute de son corps… Bref, tout cela et bien plus encore juste pour savoir s’il serait éligible pour une chirurgie de bariatrique.
Le combat inspiré et inspirant contre l’obésité
Se remémorant le chemin parcouru, Jason dira : « Je crois que la chose la plus difficile, ce qui a été le plus dur pendant ces trois ans, ça a été l’attente. L’attente entre la première consultation, en avril 2014 et le moment où on m’a dit que c’était ok pour l’opération et que la date a été fixée au 23 février 2015 ». Et d’ajouter à l’intention de tous ceux, qui, comme Jason, on eut à subir une traversée du désert à cause de leur obésité pathologique : « Si j’avais un conseil à donner à quelqu’un qui entame ce parcours, c’est d’être patient et surtout hyper motivé ».
Une victoire, une nouvelle vie
Trois ans plus tard, Jason Picard est au mieux de sa forme. Pratiquant le football et le badminton avec plus d’intensité que jamais, il a perdu 127 kilos, un cran au-dessus de l’objectif qu’il s’était fixé. Avec la stabilisation de la courbe de son poids, Jason peut désormais envisager une opération de chirurgie esthétique reconstructrice pour retirer l’excèdent de peau abdominale. Cette opération plastique devrait encore le débarrasser de 7 à 8 kilos selon son médecin.
Jason Picard vit aujourd’hui une vraie métamorphose. Son long combat, digne d’une épopée humaine comme on n’en voit plus tellement, marque les débuts d’une vie plus stable et plus riche en découvertes, tant sur le plan social et humain que sur le plan professionnel.